Nyoiseau

Mairie déléguée de Nyoiseau

Nyoiseau

Place de la Mairie
Nyoiseau
49500 Segré-en-Anjou-Bleu
Téléphone : 02 41 92 26 65
Courriel : nyoiseau@segreenanjoubleu.fr
Maire délégué : Denis Belier

Horaires d’ouverture :
Du lundi au vendredi : 9h – 13h et de 14h – 16h30 – fermée le mercredi après-midi
Samedi (ouvert le 2ème et le 4ème) : 9h – 12h

Superficie : 15,55 km²
Population totale (chiffre INSEE 2024) : 1 233 habitants

Camping de la rivière**

Ecoles du pôle Ouest

Patrimoine

Parcours découverte en plein air : sur les pas des mineurs
Découvrez les panneaux d’informations retraçant l’histoire du fer, des mineurs et de leur famille, les fresques peintes et la scénographie, pour mieux comprendre la vie au fond de la mine et dans les cités.
Entrée libre toute l’année de 10h à 19h
D775 sortie Bois 2
Visite libre : 1h – 1h30. Visite guidée possible sur réservation contact@minesdefer-anjou.fr

 

L'abbaye

C’est en grande partie grâce à son abbaye que Nyoiseau est devenu en 1640, paroisse autonome et à partir de 1789, commune française.
En 1109, Salomon, compagnon de Robert d’Arbrissel, le fondateur de Fontevraud, s’arrête dans les bois et affreuses vallées de Nioyseau pour établir son propre ermitage bientôt doublé d’une abbaye de bénédictines. Ce Nioyseau n’est encore qu’un lieu-dit de la grande paroisse de Saint-Aubin-du-Pavoil et d’ailleurs la fondation nécessite l’accord et les dons des seigneurs locaux, Suhard Baraton de Saint-Aubin et Gaultier de Nioyseau.
Selon la volonté du bienheureux Salomon, le monastère mixte est très tôt dirigé par une femme. Et jusqu’en 1792, trente-huit abbesses, souvent d’origine noble, se succèderont à la tête de l’abbaye royale : la première s’appelle Eremburge, la dernière est madame de Scépeaux dont on a retrouvé le portrait.
A la fin du 12e siècle, les frères déjà rares, disparaissent complètement du couvent des bords de l’Oudon qui s’est doté néanmoins d’une douzaine de prieurés en Anjou et jusque dans le diocèse de Rennes.
De nombreux donateurs et protecteurs, évêques, seigneurs des environs, jusqu’au comte Foulques d’Anjou et au roi Charles 1er d’Anjou, permettent à l’abbaye d’étendre sa taille, son rayonnement ainsi que ses richesses et son pouvoir. Aussi finit-elle par attirer abus et convoitises. Notamment depuis le Concordat de Bologne imposé au Vatican en 1516 par François 1er : au roi de France de nommer désormais évêques, abbés et abbesses à la tête des diocèses et monastères.
De 1546 à 1616, la maison du Bellay impose sans discontinuer trois abbesses : Madeleine, Anne et Guyonne. Il faut l’intervention de Louis XIII pour empêcher l’intronisation de Louise du Bellay et tenter de rétablir l’ordre dans une communauté de soi-disant cloîtrées en pleine décadence : le roi fait venir à Nioyseau, une maîtresse femme, Françoise Roy, bénédictine qui vivait ses vœux à Notre Dame de Nevers.
Après deux ans de luttes sans merci avec les seigneurs du Bellay fauteurs de menaces et de graves troubles, madame Roy réussit le retour à la stricte observance de la règle de saint Benoît. Sa réforme surtout spirituelle s’étend aussi au temporel et l’abbaye atteint son apogée avec de nouvelles constructions. Quand meurt la grande abbesse, en 1643, Notre Dame de Nioyseau compte une cinquantaine de jeunes moniales.
Madame Roy a joué aussi un rôle prépondérant dans la création en 1640, de la paroisse nouvelle de Nioyseau, à la demande des habitants toujours plus nombreux autour du monastère. La 32e abbesse use de son influence auprès de l’évêché et fait construire à ses dépens dans le haut du bourg, l’actuelle église avec son presbytère et son cimetière. Eglise ouverte et halte sur le chemin de Compostelle.
Sous l’abbatiat de madame de Bretagne (1645-1684), est entreprise une réactualisation du Cartulaire, registre des titres de revenus du couvent et des faits remarquables qui s’y sont déroulés. Perdu au moment des troubles révolutionnaires, le précieux livre manuscrit de plus de 1000 pages, retrouvé un peu par hasard, d’abord conservé au presbytère puis en mairie, est actuellement aux Archives départementales. Un fac-similé est à la disposition du public dans le grenier de l’exposition libre, au-dessus de la mairie de Nyoiseau.
En 1792, après la loi de nationalisation des biens de l’Eglise, les bénédictines sont expulsées et leurs biens mis en vente. Le projet de reconvertir l’édifice en caserne ou prison, déclenche la colère du chouan local qui incendie l’église abbatiale. Faute de réparation immédiate, les parties endommagées sont pillées jusqu’à la dernière pierre.
Soutenue par la municipalité, l’association Phényx, s’est employée pendant une décennie à remettre en état les vestiges épargnés et à les faire revivre : exposition permanente ouverte depuis 1997 dans un grenier quadricentenaire de l’abbaye, avec visites libres ou guidées sur demande toute l’année.
Aujourd’hui de nouveaux projets se dessinent avec la signalétique et le développement de la documentation pour mieux faire connaître l’abbaye.
Ainsi se réalise l’affirmation prémonitoire de Françoise Roy, l’abbesse réformatrice.

Dans mon petit nid, je mourrai,
 mais comme le Phénix,
je multiplierai mes jours.


D’après le livre de Pierre Suteau, Notre Dame de Nyoiseau, disponible au secrétariat de la mairie déléguée de Nyoiseau

L’église Saint-Pierre de Nyoiseau

17 juin 1640 : consécration officielle de l’église Saint-Pierre
1858  : Projet d’agrandissement de l’édifice
1er octobre 1860 : Réception de l’église
19 novembre 1865 Bénédiction des 4 cloches, fa, sol, la, do  tonalité du la dièse majeur.
1873  Mise en place de l’horloge paroissiale avec cadrans interne et externe
1896   Restauration de l’église
nouveaux vitraux, donateurs en médaillons
1900  Installation de l’éclairage électrique
1925   Canonisation de Thérèse de Lisieux
au transept gauche tableau commandé aux ateliers de Maurice Denis
1944   Vitraux blancs du chœur remplacés par ceux des saints Louis et Benoît.
La figure terreuse et noircie de St Benoît ne détonne pas au pays des mineurs,
1961   Après électrification des cloches et sonorisation de l’église

Aménagement du sanctuaire dans l’esprit de Vatican II : autel monumental démonté
Autel bas face à l’assemblée, réalisé à partir de la chaire démontée
Suppression de nombreuses statues
Grand chemin de croix remplacé par des croix minimalistes

2001   Après vente du presbytère, première tranche de travaux dans l’église :
voûtes restaurées, plancher supprimé au profit des tomettes
rampe d’accès par la porte du cimetière
crucifix ancien remis au chevet de l’église

2012   Scellement de la Nativité, bas-relief de l’ancien maître-autel, devant l’autel du transept droit

Depuis 2015 et la création de l’ASEN  (Association de Sauvegarde de l’Eglise de Nyoiseau)

Mairie
•  Réparation du perron d’entrée (2017)
• Réfection du réseau électrique et éclairage (2017)
• Restauration extérieure du beffroi, abat-sons du clocher réparés, grillagés (2018)
• Restauration des sonneries des cloches (2018)
A terminer : toitures et gouttières, planchers du clocher

Bénévolat
•  Restauration de la sacristie : plancher décaissé, murs rafraîchis (2017)
• Restauration de la Crucifixion de Picard (2018)
• A terminer : plafond, carrelage, mobilier de la sacristie
• A poser : chemin de croix de l’église de Saint-Aubin-du-Pavoil, démolie en 2013

Les cloches de l’église Saint-Pierre de Nyoiseau
  • Juin 1640 La ou les cloches tintent pour la première fois en haut du bourg. L’une doit son nom à l’abbesse Françoise Roy qui vient de contribuer à la construction de la nouvelle église et à son paiement.
  • 1792 Les cloches de la paroisse et de l’abbaye, 6 au total, nationalisées avec le reste, partent pour Angers.
  • 1802 Concordat et réouverture des églises. Deux ans plus tard, le curé en place, Vincent Lemoine, lance une souscription qui permet d’acheter 2 cloches. L’une fêlée ou brisée est renvoyée en fonderie. L’autre, baptisée Agathe reste seule à sonner au petit clocher dont elle redescend mal en point en 1860.
  • Septembre 1865 On vient d’agrandir l’église Saint-Pierre. Dans le beffroi tout neuf, on pend 4 cloches coulées aux fonderies Bollé du Mans. Le bourdon de 650 K, au son grave s’appelle encore Françoise, suivie avec des timbres de plus en plus aigus, d’Alexandrine, Caroline et Renée-Félicité. Le quatuor chante fa, sol, la, do, tonalité du la dièse majeur.
  • Bénédiction des nouvelles-nées le 9 novembre. Parrains, le châtelain d’Orveau payeur, et ses deux gendres, MM Eugène Poriquet, préfet de Maine-et-Loire et Ancel, plus un certain Sabin. Marraines, Mme Sabin chaperonnant deux petites-filles de Colin et une nièce de l’évêque Meignan.

(Petit rappel : ledit évêque futur cardinal, est le  frère de Jacques Meignan, maire valeureux de Nyoiseau, qui vient de transformer le bourg en retraçant la Grande rue. Et qui sait si les actuels Sabin de la rue Haute ne descendent pas des susnommés ?)
Trois fois par jour, le sacristain tire les 15m de corde  pour sonner l’Angélus. Il lui faut aussi annoncer tous les rendez-vous paroissiaux : messes quotidiennes, dominicales (4 câbles simultanément), vêpres, glas, sépultures, mariages. A chaque baptême, il monte les deux échelles abruptes, s’assoit à même le plancher supérieur, empoigne le battant de sa favorite et carillonne à sa fantaisie. La fonction qui comporte bien d’autres obligations n’est pas une sinécure.
Un carillon mécanique lié à l’horloge joue chaque ¼ d’heure, une partie de l’Ave Maria tronçonné en 4,  prolongée chaque heure par les premières notes grégoriennes de l’hymne Inviolata à entendre juste en dessous :

  • 1956 Les mineurs terminent la chapelle Sainte Barbe dépourvue de clocher mais non de cloche. Sur sa robe on peut lire : L’an de JC 1804 j’ai été fondue et nommée Agathe par Alexis Equis maire, Marie Rabeau femme Dugré et Vincent Lemoine curé.  Bref, la cloche fatiguée, en repos au presbytère depuis 1860, reprend du service !
  • 1965 Finie la peine du sacristain sonneur de l’église Saint-Pierre : on vient d’électrifier ses cloches. Planté devant le tableau de commandes dans la sacristie, notre homme n’a plus qu’à régler la minuterie, lever ou abaisser quelques boutons, pour lancer les moteurs.
  • 2016 Au bout d’une cinquantaine d’années, l’installation électrique montre de graves signes de fatigue : un moteur qui ne répond plus, un réseau de fils électriques pas du tout aux normes, jusqu’à une poignée de châtaigne au contact du bronze. Il faut tout débrancher, mettre au point un traitement de choc. Pendant plus de dix-huit mois, à part les cris de corneilles, choucas ou pigeons, silence total dans le clocher nyoisien ! Les tailleurs de pierre, les couvreurs mettent à profit cette interruption pour consolider le beffroi, grillager les abat-sons, poser des piques antivolatiles.
  • Mai 2018  Un beau matin, des tintements reconnus surprennent les gens du bourg. On ne les attendait plus, à la longue de ne plus les entendre. Mais plus de doute, elles sont bel et bien là, nos cloches d’antan, plus que jamais en état de remplir leur office.
    Toutefois, jusqu’à nouvel ordre, Françoise reste coite. Ses élans ébranlent trop les vieilles charpentes de la tour. Repos qui évitera de mal articuler : la grosse cloche sonne. La consignation demeure provisoire et on devrait bientôt retrouver son balancement un peu audible à la fin de la strophe baudelairienne.

Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette filement son cri religieux
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente !